Chaud ou froid : quel est le meilleur moyen de soulager la douleur ?

Chaud ou froid contre la douleur ? C’est une question qui revient souvent lorsque nous souffrons d’une douleur causée par un coup ou une blessure. Le froid et la chaleur sont deux formes de thérapie faciles à appliquer, qui procurent une analgésie et qui, bien qu’elles ne constituent pas un traitement à part entière, sont d’une grande utilité dans certains cas.

Le froid et la chaleur nous aident à créer un contraste de sensations dans le corps parce que nous activons une série de récepteurs de température qui contrebalancent l’information.
Mais qu’est-ce qui me convient le mieux, le chaud ou le froid ? La réponse est que cela dépend du type de douleur dont nous souffrons, de la raison de la douleur et de la tolérance et des préférences de chaque personne.

Quand est-il préférable d’appliquer du froid ?

Le traitement par le froid, ou cryothérapie, a un effet analgésique et anti-inflammatoire. Il réduit le flux sanguin et empêche la zone de gonfler davantage. Il détend et réduit l’inflammation.

Il est couramment utilisé après un coup car il est efficace dans toutes les situations articulaires ou musculaires qui provoquent des douleurs et des inflammations.

Le froid soulage instantanément la douleur et aide dans le cas d’une « blessure aiguë accompagnée d’une inflammation comme une entorse, une contusion, une élongation musculaire, une contracture ou après un processus post-opératoire », explique une physiothérapeute.

Dans ces cas, le froid aide à prévenir une inflammation exagérée. Le froid contribue à freiner l’inflammation et donc à réduire la perception de la douleur.

Malgré cette règle générale, et le fait que l’effet analgésique peut aider à prévenir l’inflammation excessive, Bergé précise que « s’il n’est pas nécessaire d’agir contre l’inflammation, il vaut mieux ne pas appliquer de glace ». Bien que cela puisse paraître quelque peu contradictoire, la vérité est que l’inflammation est nécessaire à la cicatrisation des tissus, mais qu’elle fait mal, et que le froid apaise cette douleur.

En ce qui concerne le moment et la manière d’appliquer le froid, il est préférable de l’appliquer dans les 48 à 72 heures suivant la blessure et juste le temps nécessaire car, comme le souligne Bergé, « une application trop longue du froid peut provoquer une vasodilatation, c’est-à-dire une inflammation ».

Le temps d’exposition au froid recommandé ne doit pas dépasser 10 à 15 minutes, mais cela dépend aussi de la partie du corps. « Mettez le froid jusqu’à ce que vous vous rendiez compte qu’il est froid », recommande le physiothérapeute, car lorsqu’il cesse d’être froid, il a déjà eu l’effet qu’il était censé avoir.

Pour appliquer le froid, la méthode la plus courante consiste à l’appliquer avec de la glace, mais sans qu’elle entre en contact direct avec la peau, car cela pourrait provoquer des brûlures. Vous pouvez utiliser un pansement, un chiffon, une poche de gel vendue en pharmacie ou même un sac de petits pois.

Pour l’expert, « la façon la plus homogène d’appliquer le froid est d’utiliser de l’eau glacée », ce qui est particulièrement utile pour les pieds. C’est un bon moyen d’obtenir un effet anesthésiant et anti-inflammatoire.

Quand est-il préférable d’appliquer de la chaleur ?

L’utilisation de la chaleur, ou thermothérapie, augmente la température de la peau et des tissus sous-jacents, ce qui permet aux vaisseaux sanguins, comme les artères, de se dilater et au sang de circuler davantage dans la zone où elle est appliquée.

D’une manière générale, ce flux accru contribue à éliminer les déchets des cellules et à leur apporter davantage de nutriments. Cette augmentation de la température du sang accroît la souplesse des tissus mous.

La chaleur est souvent recommandée pour les problèmes d’origine musculaire qui persistent dans le temps. Il s’agit de douleurs récurrentes, d’une situation chronique ou persistante.

Pour des maladies comme l’arthrite ou l’arthrose, qui provoquent une inflammation des articulations, « la chaleur est recommandée », explique le Dr Bergé. Il peut également s’agir d’un genou présentant une douleur continue due à l’arthrose, pour lequel nous appliquons de la chaleur.

Mais s’il s’agit d’un cas post-opératoire, le froid est recommandé. « Si nous appliquons de la chaleur sur une inflammation, nous risquons d’augmenter cette inflammation ».

L’utilisation de la chaleur est plus fréquente dans les parties centrales du corps, comme la région lombaire ou cervicale. On peut utiliser un tapis, une bouillotte ou un sachet de graines micro-ondables adaptées à la zone. Il est recommandé de ne pas dépasser 15 minutes d’exposition à la chaleur.

Bien que ces indications soient générales, elles peuvent varier en fonction de chaque personne. Le spécialiste insiste sur le fait que les effets sont souvent communs au froid et à la chaleur.

Par exemple, dans les cas chroniques, « on peut tenir compte des préférences de la personne, car comme il n’y a pas d’inflammation, on n’a pas besoin d’agir dessus, mais on recherche l’effet antalgique et, comme le froid et la chaleur sont antalgiques, on peut choisir entre l’un ou l’autre », précise le Dr Bergé.