Le diagnostic tardif du cancer du sein est-il de l’histoire ancienne ? Un algorithme basé sur une intelligence artificielle (IA) a permis de prédire l’apparition de tumeurs jusqu’à cinq ans avant qu’elle soit détectable par l’imagerie médicale. Les enjeux sont immenses. En 2015 (derniers chiffres connus), 54 000 femmes ont été atteintes d’un cancer du sein en France et 11 900 sont décédées à la suite de la maladie.
Plus une tumeur cancéreuse est détectée précocement, plus la chance de guérison est élevée
C’est pourquoi les résultats que des chercheurs du Massachusets Institute of Technology (MIT) et du Massachusetts General Hospital viennent de rendre public en mai 2019 dans la revue Radiology, suscitent un grand espoir. À partir de l’analyse de 90 000 images tirées de mammographies de 60 000 patientes, une IA, épaulée par la technique du deep learning, a permis de calculer le risque qu’un cancer du sein apparaisse dans les 5 ans. Le programme est capable de repérer des anomalies tissulaires invisibles à l’œil nu. Mieux, ce nouvel algorithme permet de gommer les différences de diagnostic auparavant observées entre les femmes noires et les femmes blanches.
Une avancée pour les politiques de prévention
En effet, il sera plus facile pour les médecins de définir un profil de risque très précis pour chaque patiente et d’établir un programme personnalisé d’examens. Le dépistage ne commencera pas, dans ce cas, selon une norme définie par les autorités sanitaires de chaque pays, mais selon la situation particulière de chaque femme.
Et ce n’est qu’un premier pas. L’usage de l’intelligence artificielle devrait être encore plus important à l’avenir. L’équipe à l’origine de l’algorithme pour le cancer du sein estime que d’autres formes de cancers, comme celui du pancréas, particulièrement difficile à dépister, pourraient être détectées plus tôt grâce à cette technologie.